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L’ART KUBA, COUPES ET OBJETS DE PRESTIGE

Les Kuba dont le nom signifie « peuple de l’éclair » se sont installés durant le XVIe siècle, entre les rivières Sankuru et Kasaï dans le centre de ce qui est aujourd’hui la République démocratique du Congo. Les Kuba se seraient déplacés dans la région constituée de vallées où coulent de nombreuses rivières, alors qu’ils venaient de l’est et se seraient heurtés aux Européens. Ils durent alors s’enfuir pour occuper la zone actuelle et eurent à se défendre contre les invasions des Luba.

Le royaume Kuba composé de nombreux groupes (dont les Ngeendé, les Kété, les Lélé, les Binji, les Dengesé, les Mbuun, etc.) a été fondé par les Bushoong. Ces derniers exigeaient le paiement d’un tribut au « nyim », le chef du clan royal Bushoong. C’est grâce aux tributs payés par les villages que le souverain et sa cour vivaient dans un palais fermé, « mushenge ». Le roi, à la fois chef du royaume et de la chefferie Bushoong, était d’origine divine, doté de pouvoirs surnaturels qu’il tenait des ancêtres ou de la sorcellerie. Il assurait la fécondité des récoltes, le succès à la chasse, la pluie et les naissances des enfants. 

Le royaume Bushoong a ainsi influencé les Kuba dans un art royal spécifique et chaque clan possédait un style particulier. Les Kuba excellaient dans les objets de prestige pour les dignitaires et les fonctionnaires de la cour : boîtes, coupes, pipes, sifflets, cuillers, colliers et tissus de fibres végétales ornés de motifs. Les arts Kuba furent très tôt considérés comme particulièrement raffinés par les Occidentaux (les raphias tissés dits « velours du Kasaï, les boîtes à poudre de « ngula » en sont d’autres exemples).

Les coupes anthropomorphes étaient sculptées d’une richesse de détails dont les ornementations du visage et du cou étaient interprétées avec précision. Sur un des modèle présenté, une perle vient même orner le front. Réservés à l’usage des chefs et des notables les décors les plus complexes de ces objets étaient d’ailleurs créés dans un souci de surenchère esthétique, illustrant ainsi le prestige de leur propriétaire. Le corps compose le pied tandis que la tête humaine (noter, le motif de croisillons de la coiffure, les angles aigus de part et d’autre de la ligne de démarcation front-chevelure, les scarifications des tempes, qui auraient à l’origine été destinées à soulager les maux de tête et qui sont devenus progressivement un signe identitaire du groupe) sert de réceptacle. Certaines coupes pouvaient être pourvues de jambes et de mains où d’une double tête.

Une fois les coupes sculptées, elles étaient de plus confiées par leur créateur aux femmes de l’atelier afin de parfaire leur aspect en les enduisant d’huile de palme et de poudre rouge, obtenant ainsi une patine brillante.

Habituellement ces coupes recevaient du vin de palme, boisson alcoolisée obtenue par fermentation naturelle de sève de palmier.

Coupe Kuba ©: Etnografisch Museum, Antwerpen, Belgium

Coupe Kuba ©: Etnografisch Museum, Antwerpen, Belgium

Coupes Kuba. Museum Rietberg, Zürich, Switzerland

Coupes Kuba. Museum Rietberg, Zürich, Switzerland